Développement durable

Publié le par Zéro Royal

 
AVERTISSEMENT
Attention, le texte de cet article est susceptible de choquer et heurter la sensibilité des écoadeptes.
 
Je certifie sur l'honneur :
- Être politiquement majeur, en pleine possession de mon esprit critique et avoir de l'humour,
- Que les règles de mon parti ou mon engagement militant m'autorisent à consulter cet article,
- Être informé du caractère polémique de la page à laquelle j'accède,
- N’être choqué par aucun type de posture politique et m'interdire de poursuivre les auteurs de ce texte,
- Consulter ce blog à titre personnel sans impliquer de quelque manière que ce soit un parti politique ou un organisme public.
En conséquence, je reconnais assumer ma responsabilité si un écoadepte à libre-arbitre restreint accède à cet article à cause de négligence de ma part ou si une ou plusieurs de mes présentes déclarations sont inexactes.

POURSUIVRE                                          SORTIR 

 
 


Le développement durable, c’est quoi ?


Selon un sondage de 2005, 58,5% des français ont entendu parler du développement durable mais seuls 16% savent réellement ce qu’il signifie. Bof, croyez-vous qu’ils sachent davantage ce qu’est le développement endogène, un pôle de compétitivité, la biosphère, la maladie de Creutzfeldt-Jakob ? J’en passe et des meilleures. C’est qu’on est tellement envahi de mots et concepts nouveaux dans notre monde en mutation qu’on les répète sans même avoir le temps de les comprendre. A peine commence-t-on à s’y habituer qu’il faut déjà zapper sur un autre, plus tendance.

Le concept de développement durable a été défini pour la première fois en 1987 dans un rapport de la première ministre norvégienne Gro Harlem Brundtland comme « un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs propres besoins ».

Comprenons-nous bien, il ne s’agit pas de ne plus consommer, de ne plus utiliser les ressources naturelles, de renoncer à la croissance et au progrès, mais simplement de faire gaffe pour que les humanoïdes du 28ème siècle ne soient pas aussi miséreux qu’un gamin décharné dans le sahel africain du 21ème siècle. Cette façon réaliste de poser les problèmes finit par éclipser le côté utopique de l’écologie politique de papa. L’OMC, la Banque mondiale et tous les capitalistes du monde poussent un grand ouf de soulagement.

En 1992, le développement durable fut promu comme priorité mondiale au sommet de la terre de Rio, et les participants définirent l’Agenda 21, un guide pratique pour sa mise en oeuvre au niveau national, régional et local (ça mange pas de pain).

Synonyme.
Le développement soutenable (mais la légèreté de l’être étant vraiment insoutenable, on préfère dire durable).

Citations.
- Nous n’héritons pas de la Terre de nos ancêtres, nous l’empruntons à nos enfants (Antoine de Saint-Exupery).
- Quel monde allons-nous laisser à nos enfants ? (cri des écologistes durables).
- À quels enfants allons-nous laisser le monde ? (Jaime Semprun).
- Avant qu’il soit durable le développement, faudrait d’abord qu’il soit, tout simplement (un malien en colère, ex sans-papiers expulsé de France, de retour dans son pays natal). 


La folle course des politiciens

Le Développement Durable (DD entre initiés) fait un tabac chez les politiciens.

Suite au sommet de Rio, la CFDD (Commission Française du Développement Durable) est créée en France en 1993 et opérationnelle en 1996 (y a pas le feu à la flore !). En 2002, le ministère de l’écologie devient le MEDD (Ministère de l’Écologie et du Développement Durable) avec un secrétariat d’État dédié au DD (combien d’hectares de forêt détruits pour changer le papier à en-tête, les cartes de visite, plaquettes et autres formulaires ?). En juin 2003, une stratégie nationale est adoptée, et dans la foulée le gouvernement crée la première semaine du DD. Voilà pour l’esbroufe, sans parler des assises, rencontres et colloques papiervores et budgétivores.

Partout fleurissent des agenda 21 locaux, de la plus grande métropole au plus petit village de la France profonde. Une immense diarrhée verbale envahit les milieux politiciens en folie, pour tout repeindre aux couleurs du durable. Des diagnostics sont lancés en veux-tu en-voilà pour dégager les atouts-faiblesses-menaces-opportunités de la moindre parcelle de territoire et définir les enjeux d’une nouvelle gouvernance (n’employez plus jamais les mots gouvernement ou direction), des démarches intégrées et transversales sont engagées, des chartes rédigées, des pôles créés, et, par surenchère, le développement durable devient aussi solidaire.

Dans les collectivités territoriales, les élus découvrent le vocabulaire qui leur permettra de diaboliser la pollution et le gaspillage et de sacraliser le nouveau Dieu Environnement : agriculture raisonnée, approche globale, atmosphère, bicyclette, biodégradable, biodiversité, biomasse, biosphère, biotechnologies, changement climatique, chasse, commerce équitable, couche d’ozone, covoiturage, déchets, déforestation, désertification, eau, éco-emballage, éco-label, économies d’énergie, éco-responsabilité, économie solidaire, écosystème, effet de serre, énergies renouvelables, environnement, éolien, équité, espaces naturels, espèces protégées, éthique, faune sauvage, ferroutage, flore, fracture, gaz, gouvernance, habitat, incinération, indicateurs, intermodalité, littoral, mégapole, micro-crédit, milieu rural, milieu urbain, milieux aquatiques, montagne, nature, nuisances, OGM, parties prenantes, patrimoine, pauvreté, paysage, pêche, pesticides, protocole de Kyoto, pollueur-payeur, pollution, précaution, prévention, qualité de l’air, réchauffement planétaire, recyclage, référent, rejet, réseau, ressources naturelles, risques, riverain, santé, sécurité, social, subsidiarité, système, technologie, territoire, toxicité, tri sélectif, valorisation, véhicule propre,…Vous avez là presque tous les mots (liste non exhaustive et nombreuses combinaisons possibles) pour rédiger le discours tendance qui enthousiasmera les foules. Surveillez les déclarations de Ségolène, elles en regorgeront. Tiens, y a pas le mot bonheur ?

Je vous raconte pas les nuits du politicien passées à apprendre par cœur ces âneries. Enfin, si c’est pour gagner des parts de marché aux élections, euh… je veux dire, s’il s’agit de sauver la planète, ça vaut le coup !

Pour donner la preuve de leur engagement pour la Terre, des maires se mettent à faire du tri sélectif des déchets de leurs administrés, d’autres inscrivent leur commune parmi les sites protégés du réseau européen Natura 2000 de protection de la biodiversité, des ours sont lâchés dans les Pyrénées et des loups dans les Alpes au plus grand bonheur des villageois et des bergers, des requins prospèrent dans les affaires et des éléphants dans les partis. Tout un chacun brandit son principe : de
précaution, du pollueur-payeur, de subsidiarité, d’ingérence…

Le président de la République, qui ne veut pas être en reste, invente une taxe sur les transports aériens et on voit même des chiens écoresponsables manger leur crotte. La devise de la République française devient « Responsabilité, Équité, Solidarité ».

Les organismes en mal de légitimité se prennent à rêver qu’ils deviennent définitivement durables : agences (ADEME, AFSSET, ANDRA…), instituts (IFEN, IFREMER, INERIS, IRSN…), offices (ONCFS, ONF…), observatoires, conseils, bureaux, conservatoires,…

Les entreprises, qui ne connaissent que le profit et le licenciement durables, sont sensibilisées à tour de bras à ces nouveaux concepts et découvrent stupéfaites qu’elles doivent faire une gouvernance qui satisfasse toutes les parties prenantes, c’est-à-dire non seulement leurs actionnaires mais aussi la direction, les salariés, les clients et fournisseurs, les banques, les collectivités locales,… Pas les syndicats quand même ? Mais si, mais si. Un énorme éclat de rire secoue le MEDEF local réuni en grand’messe.

Enfin, pour être pris au sérieux, un concept nouveau doit avoir sa journée ou sa semaine sur l’agenda du grand public et le DD n’en manque pas : journée mondiale de l’eau, journée mondiale de la biodiversité, semaine nationale du développement durable, journée mondiale de l’environnement, journée du patrimoine de pays, semaine européenne de la mobilité.

Bref, nous assistons à une énorme escroquerie planétaire mille fois plus exécrable que la bouffonnerie des armes de dissuasion massive cachées en Irak. Car tout cela n’est que du vent, comme le prouvera l’avenir, un vent qui assèche nos finances sans faire tourner les éoliennes de l’écologie. Certains même s’interrogent : et si le DD n’était autre que le faux nez de la secte des adorateurs de la nature ?


Politique-fiction : 2068

En 2068, cent ans jour pour jour après la naissance du Club de Rome créé par un petit groupe de hauts responsables internationaux, quatre-vingt-seize ans après la publication du rapport « Halte à la croissance » à l’initiative de ce même Club, soixante-trois ans après l’entrée en vigueur du protocole de Kyoto sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre, toujours superbement ignoré par les USA, une poignée d’hommes visionnaires réunis à Séfoutu (Chine) lance l’appel « Halte à l’illusion » qui commence par le célèbre constat : C’est foutu !

Ce rapport ne s’appuie sur aucune statistique, aucune simulation informatique, aucune projection, aucun scénario, ce qui déroute les esprits occidentaux. Ceci est sans importance car l’occident n’a plus guère de poids dans la gouvernance du monde et son intelligentsia brille par son absence dans de débat planétaire. C’est que le choc de civilisation avec les cultures orientales et la pensée chinoise dominant le monde a été rude et en a déboussolé plus d’un.

Ce que dit l’appel de Séfoutu, « Halte à l’illusion », est simple :

« C’est foutu ! La Terre, comme toute matière vivante, est mortelle. En considérant l’origine de l’Univers, nous avons longtemps cru qu’elle vivrait encore des siècles et des siècles. Lorsque les premiers signes de la vieillesse et de la maladie sont apparus, les humains se sont réunis en grandes assemblées mondiales et ont beaucoup discuté pour la faire durer, mais parler ne fait pas cuire le riz. Vous espériez un développement durable et une mondialisation raisonnable pour remettre la fin du monde à une date ultérieure ? Las ! personne ne fut d’accord pour agir ensemble, chacun protégea égoïstement ses petits intérêts, au prix de marchandages et de cuisines indignes. Et quand les cuisiniers se battent, le rôti brûle. C’est foutu ! La montagne et l’eau finiront par se rencontrer. Le monde naît et meurt tous les jours, un jour il ne se réveillera pas. Vous avez voulu laisser à vos enfants un monde parfait, mais on ne peut donner que deux choses à ses enfants : des racines et des ailes. Les racines sont pourries et les ailes coupées. Entre l’acharnement thérapeutique et l’euthanasie de la Terre, ayez le courage de ne pas hésiter. N’ayez pas peur, reculez d’un pas et tout s’élargira spontanément. Si vous voulez être heureux encore, soyez-le. Profitez, gaspillez, jouissez du présent, sans modération, jusqu’au jour où… bang ! Ce sera fini. »

Je vous l’avoue maintenant, il ne s’agit pas du tout de politique fiction !

Retour aux thèmes de débat participatif : L'Excellence environnementale et co-développement solidaire

 

Publié dans zero.royal

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
V
Je trouve c’est article hyper intéressants , des notions de base qui peuvent aider ..<br /> Merci à la personne.<br /> Bonne journée !
Répondre
V
Je suis vraiment fière de vous découvrir, votre blog est vraiment super ! J’aime bien son interface, et j’ai trop adoré le contenu aussi. Surtout continuez ainsi !
Répondre
Z
Pour plus d'information sur Développement Durable, vous pouvez consultez  mon Blog   
Répondre