Le fabuleux voyage de l'Amélie Poulain de la politique française

Publié le par Zéro Royal


Avant que je la massacre, laissez-moi citer Edgar Morin, grand penseur de la complexité, inclassable et trop peu connu (la complexité effraie les médiaticiens) :

« Le Moyen-Orient est une zone sismique de la planète où s'affrontent Est et Ouest, Nord et Sud, riches et pauvres, laïcité et religion, religions entre elles. Ce sont ces antagonismes que le cancer israélo-palestinien risque de déchaîner sur la planète. Ses métastases se répandent déjà sur le monde islamique, le monde juif, le monde chrétien. Le problème n'est pas seulement une affaire où vérité et justice sont inséparables. C'est aussi le problème d'un cancer qui ronge notre monde et mène à des catastrophes planétaires en chaîne. » (Extrait d'un article du Monde - 4 juin 2002)


Le Moyen-Orient par la preuve

Mais revenons à nos ovins. Un matin, Ségolène s'éveilla toute excitée :

- François j'ai eu cette nuit deux idées de génie.
- Holà ! mon amour, du calme, lui répondit François craignant le pire.
- Je vais aller exporter la démocratie à l'étranger.
- Hum ! tu sais que d'autres ont eu cette idée en Irak et que ça ne leur a pas très bien réussi...
- Je vais au Moyen-Orient, c'est décidé.
- Et ta seconde idée ?
- Je pars le jour où Sarko annonce sa candidature et je lui nique la Une des médias.

Elle est géniale la Ségo. Et ce qui fut dit fut fait. A grands effets d'annonce : Liban, Jordanie, Israël, Territoires palestiniens, rencontres et tête-à-tête négociés par son staff avec des présidents, premiers ministres, ministres, FINUL, terroristes, bref tout le gratin du coin.  

Mais que va-t-elle faire là-bas ? Attention, tout ce que je vais citer sort de la bouche de la madone ou des ses apôtres : elle veut se rendre compte par elle-même de la réalité de la situation et écouter pour agir juste, sortir des sentiers battus (c'est réussi !), trouver les chemins de la paix (ce qui a beaucoup fait rigoler le secrétaire général de l'ONU Koffi Annan), jouer les facilitatrices, parler à tout le monde, exprimer sa foi dans la démocratie et surtout donner tort à ceux qui dénigrent ses compétence pointues en matière de politique étrangère.


Les grandes déclarations de politique étrangère de la candidate 

Elle a dit :

- Je forme le voeux que se lèvent une paix durable et de nouvelles forces de vie. Le progrès du monde a besoin d'un Proche-Orient réconcilié avec lui-même.
- La tâche est difficile, la tâche est complexe, mais les énergies humaines et la volonté finiront par l'emporter.
- Il faut permettre à chaque enfant de naître dans un pays en paix.
- La France a un rôle à proposer. J'ai besoin de comprendre, d'avoir des contacts interpersonnels.
- La situation est complexe, il faut procéder avec tact.
- J'ai pris la mesure des frustrations et angoisses des palestiniens.
- Je demande que cessent les survols de positions de la force de l'ONU par l'aviation israélienne. J'ai bien l'intention d'en parler aux dirigeants israéliens. Mon rôle, là, est utile.
- La vérité des questions que je pose à tous mes interlocuteurs - ce qui parfois les surprend un peu - me permet aussi de porter des messages aux uns et aux autres.
- Médiatrice, pourquoi pas ?

Pour une « France forte, audible et reconnue internationalement », c'est un peut court Madame. Cela nous donne en tout cas une première vision de la politique étrangère de la présidente française : aller écouter le terrain, sur place, rencontrer les acteurs, tous les acteurs. Ah ! si elle avait été aux affaires en 2003, sûr qu'elle serait allée en personne chercher les armes de destruction massive en Irak, et elle, en parlant avec les vrais gens et en faisant remonter les vrais secrets, elle les aurait trouvées. Ce qui nous aurait évité une guerre préventive. Même Bush, avec toute son intelligence, n'y avait pas pensé.


Brouillage et révélation

Seul bémol dans cette marche triomphale hors des sentiers battus, elle n'avait pas pensé qu'à l'étranger, on entend moins bien qu'en France. La langue peut-être ou le climat. Toujours est-il qu'à trois mètres du député du Hezbollah Ali Ammar, elle ne l'a pas entendu comparer la politique israélienne au Liban avec l'occupation nazie de la France. Sinon, vous pensez bien quelle aurait immédiatement quitté la salle, d'autant qu'elle avait pris du retard sur un emploi du temps très serré.

Autre brouillage dans les transmissions : allait-elle ou non rencontrer des députés du Hamas ? Oui, bien sûr, car personne ne peut l'empêcher de dialoguer avec des représentants démocratiquement désignés. Non finalement, parce que... euh... mais qui donc l'en a empêché ?

Mais ce voyage triomphal dans les terres saintes a été aussi l'occasion d'une révélation pour la madone. Elle a découvert un mot qu'elle ne connaissait pas, un mot qu'elle n'avait jamais osé prononcer en public tant il lui semblait médiatiquement ringard : diplomatie. Il faudra qu'elle trouve une traduction plus tendance en ségolénais, je sais pas moi, l'habileté participative, ou le doigté du respect. Enfin bref, par diplomatie, on ne peut pas tout dire et tout écouter, rencontrer tout le monde, et il y a même des moments où il vaut mieux fermer sa gueule.

Résultat positif de ce voyage, peu mis en avant par les médias : on a découvert la Ségo-danse. Un pas en avant, un pas en arrière et deux pas de côté. Si elle est en situation, tous les ambassadeurs français du monde auront intérêt à l'apprendre et à bien la danser.


Petit cours de diplomatie à l'intention de Madame Royal

Un diplomate est une personne qui réfléchit à deux fois avant de ne rien dire. (Frédéric Sawyer). Allons Ségolène, la moitié du chemin est fait, il ne reste plus qu'à réfléchir. Je sais, ce sera très dur.

Un diplomate est un acteur. Il représente. (Max Gallo). Fastoche pour la Ségo.

La diplomatie est aussi l'art de reporter les décisions jusqu'à ce que les problèmes se résolvent d'eux-mêmes. (Paulo Coelho). Le temps d'écouter le peuple ça laisse tout loisir de reporter.

Ne rien dire, surtout en parlant, c'est la moitié de cet art qu'on appelle la diplomatie (Will et Ariel Durant).Très douée aussi pour ça Ségolène.

La diplomatie, c'est l'art de dire "Oh, le joli chien" tout en cherchant des yeux un bâton. (Wynn Catlin). Selon Ségo, ça s'applique aussi aux gens en les caressant dans le sens du poil.

Pour être diplomate, il faut savoir parler plusieurs langues, y compris le double langage. (Carey Mac William). Je sais pas combien de langues elle parle, mais pour le double-langage elle est imbattable.

Là où la diplomatie a échoué, il reste la femme. (Proverbe arabe). Un proverbe arabe ! il fallait le mettre en application, Ségo. Ben finalement, je crois qu'elle l'a fait.

De ce qui précède, complété par des QCM réalisés par la candidate, il s'avère qu'elle serait très douée pour la diplomatie. Alors ? On ne comprend pas ce qui s'est passé. Les experts s'interrogent.

Retour aux thèmes de débat participatif : Une Europe unie dans un monde multipolaire

 

Publié dans zero.royal

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V
Félicitations, continuez votre beau travail. Je vais revenir et faire de la pub pour votre site.
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V
Merci beaucoup pour ce site et toutes les informations qu’il regorge. Je le trouve très intéressant et je le conseille à tous !<br /> Bonne continuation à vous. Amicalement.
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